Conseil des Ministres à Nouadhibou - Point de presse du Gouvernement - 22 avril 2024

AMI - Des membres du Gouvernement ont commenté, lundi après-midi, à Nouadhibou, les résultats des travaux du conseil des ministres, tenu tôt dans la matinée dans les locaux du conseil régional de la wilaya de Dakhlet-Nouadhibou.

Il s’agit des ministres du Pétrole, des Mines et de l’Énergie, porte-parole du Gouvernement, M. Nany Ould Chrougha, des Pêches et de l’Économie maritime, M. Mokhtar Housseiny Lam, de l’Equipement et des Transports, M. Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed, et de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Ismaël Ould Abdel Vetah.

Intervenant en premier, le porte-parole du Gouvernement a déclaré que Son Excellence le Président de la République a instruit la création d’un comité ministériel, sous la présidence du ministre secrétaire général de la Présidence de la République, chargé de l’identification des problèmes auxquels fait face la ville de Nouadhibou sur le plan du transport, de l’hydraulique, de l’électricité et de la pêche.

Le porte-parole du gouvernement a ajouté que ce comité interministériel est également chargé de proposer des pistes de solutions devant mettre fin aux dysfonctionnements en la matière dans les meilleurs délais. “Ledit comité séjournera à Nouadhibou jusqu’à la mise en exécution de la feuille de route qui sera ultérieurement déterminée”, a-t- il noté.

Répondant à une question sur l’intérêt de la tenue du Conseil des ministres à Nouadhibou, le porte-parole du Gouvernement a indiqué que la réunion a permis d’atteindre l’objectif tel que tracé par Son Excellence le Président de la République, à savoir s’entretenir avec les citoyens et de s’informer des leurs aspirations et des défis auxquels ils font face tous les jours.

S’agissant de la communication orale qu’il a présenté, relative à la situation d’accès à l’électricité au niveau de la wilaya de Dakhlet-Nouadhibou, il a affirmé que l’ensemble des quartiers de la ville de Nouadhibou bénéficieront d’une extension du réseau électrique dans un bref délai, et ce sur orientation de Son Excellence le Président de la République.

Il a souligné qu’au niveau de Nouadhibou, l’énergie a des perspectives prometteuses, compte tenu de son important potentiel énergétique, notamment renouvelable, puisque de nombreuses offres internationales d’investissement dans ce domaine, en particulier l’hydrogène vert, ont été récemment obtenues.

Lui succédant, le ministre des Pêches et de l’Economie maritime a indiqué que le conseil des ministres a étudié la feuille de route portant sur les doléances des opérateurs du secteur des pêches. Il a expliqué que ladite feuille de route s’articule autour de huit points constituant l’ensemble des doléances des acteurs de ce secteur.

Le premier point de la communication concerne la technique du zonage, que le département des pêches a instaurée pour faciliter la gestion et l’exploitation des ressources halieutiques. La communication ambitionne alors une évaluation de l’impact socio-économique de cette mesure sur les pêcheurs, et le ministre a rappelé que celle-ci a été fixée par un arrêté sur fond de concertation avec les acteurs et les investisseurs.

Le second point examine les possibilités de trouver un accord avec la fédération nationale des pêches concernant la limitation de l’impact du prix du carburant, a ajouté le ministre, soulignant que la convention signée en 2023 avec la Caisse des Dépôts et de Développement sera reconduite. Celle-ci fait supporter à la CDD la différence entre le prix plancher accordé aux pêcheurs et le prix subventionné.

Le troisième point porte sur la révision du barème du calcul des impôts des sociétés qui doivent payer 2% de leur chiffre d’affaires ou 25% de leur bénéfice.

Le quatrième point envisage le regroupement des taxes fiscales et parafiscales dans une taxe commune dont les paramètres seront déterminés conjointement par le département des pêches et le ministère des Finances, ce qui facilitera leur transparence.

S’agissant du cinquième point, le ministre a précisé qu’il concerne les taxes portuaires, soulignant que ces dernières seront désormais taxées en ouguiya au lieu du dollar.

Le sixième point est relatif à la décision du département prévoyant de relever le total admissible de captures de langouste rose, une pêcherie dont les quantités sont réduites.

Le septième point propose l’augmentation du quota de la pêche artisanale, qui est de 8000 tonnes à 16 000. Quant au dernier point, le ministre des pêches a précisé qu’il concerne la levée des contraintes sur la pêche pélagique, tout en soulignant que les capacités de congélations doivent être renforcées afin que cette capture serve à la consommation humaine au lieu de la fabrication de la farine.

De son côté, le ministre de l’Équipement et des Transports a déclaré que le Gouvernement a alloué plus de 14 milliards MRO aux infrastructures du transport dans la wilaya de Dakhlet- Nouadhibou, répartis entre les travaux publics, l’entretien, les études et l’activation du partenariat entre les secteurs public et privé.

Il a ajouté que dans le domaine des travaux publics, plusieurs projets ont été achevés ou sont en cours de réalisation. Le ministre a ensuite passé en revue les différentes actions qui ont été menées dans ce domaine, lesquelles ont concerné :

– La construction de la partie de l’axe routier reliant Chami et Bénichab, pour un coût de plus de 3 milliards d’ouguiyas ;

– La construction de la gare routière de transport de Nouadhibou, pour un coût de 200 millions d’ouguiyas ;

– La construction de 35 km de goudron dans la capitale économique, sous la supervision de la zone franche et la mise en œuvre de l’ATTM ;

– La réhabilitation de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Nouadhibou, pour un montant de plus de 4 milliards d’ouguiyas ;

Sur le plan de la maintenance, l’on cite :

– La réhabilitation de 80 km de l’axe routier Nouakchott-Nouadhibou, pour un coût de plus de 2 milliards d’ouguiyas ;

– Des travaux sont en cours pour la réhabilitation d’un tronçon de 50 km de l’axe reliant les deux villes, pour un coût de 500 millions d’ouguiyas.

– La réhabilitation de la route reliant Nouadhibou à la frontière nord de la Mauritanie, d’une longueur de 12 km ; et ce pour un montant de 90 millions d’ouguiyas.

En ce qui est des travaux d’étude, le ministre de l’Equipement et des transports a expliqué que le département étudie la construction d’une route express reliant Nouakchott-Nouadhibou, ainsi que la réhabilitation de la route existante entre les deux villes, pour un coût de 170 millions d’ouguiyas. De plus, le Gouvernement entreprend l’étude pour la construction d’une route reliant Choum à Boulenouar, compte tenu de l’apport socio-économique d’un tel axe routier dans la région. Cet axe relierait les wilayas de Dakhla Nouadhibou, l’Adrar et Tiris Zemmour, ainsi que le point de passage frontalier avec l’Algérie.

Pour sa part, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a indiqué qu’il a présenté une communication orale, au conseil des ministres, relative au déficit d’approvisionnement en eau potable au niveau de la wilaya. Il a déclaré que ladite communication ambitionne la résolution imminente des problèmes d’approvisionnement en eau potable auxquels fait face la population de Nouadhibou, grâce à des projets structurants en cours de réalisation, soulignant que les principaux problèmes récemment constatés sont relatifs à des dysfonctionnements techniques.

M. Ould Abdel Vetah a noté que plusieurs projets sont en cours pour résoudre ce problème de manière durable. Parmi lesquels figurent :

– Un projet de dessalement d’eau avec une production de 50 000 mètres cubes par jour, ce qui permettra de pallier définitivement le déficit en eau potable, parallèlement à un second projet devant fournir 10 000 mètres cubes supplémentaires par jour, dont les travaux seront achevés l’année prochaine.

Ce projet s’accompagne également de la résolution du problème du réseau d’eau dont souffre la ville, a déclaré M. le ministre, soulignant que les quartiers qui ne sont pas raccordés, seront dotés d’un nouveau réseau, en plus de la réhabilitation de l’ancien réseau de la ville. Par ailleurs, le ministre a précisé que la ville de Nouadhibou s’approvisionne en eau potable à partir de deux sources : l’eau de la nappe phréatique de Boulenouar et l’eau dessalée de mer. La centrale de dessalement produit actuellement 2 800 mètres cubes par jour, tandis que la nappe de Boulenouar fournit 18 000 mètres cubes par jour, dont 4 000 mètres cubes sont réservés à Boulenouar.

Il a ajouté que des travaux de forage au niveau de trois nouvelles sources ont été entamés, indiquant qu’ils seront dédiés à Boulenouar, et que, grâce à ces nouveaux ouvrages, les 4 000 mètres cubes initialement prévus pour Boulenouar seront consacrés à la ville de Nouadhibou. À cela s’ajoutent 3 000 mètres cubes d’eau dessalée actuellement assurés et 5 000 mètres cubes supplémentaires en cours de production, ce qui portera la production totale à 30 000 par jour.