
Au nord de la Mauritanie, à une centaine de kilomètres au sud de la ville d’Atar, capitale de la wilaya de l’Adrar, se trouve le village de Maaden el-Irvane telle une perle lumineuse au collier des villages, une oasis qui s’abrite sous l’ombre des montagnes et effleure les lisières du sable. Là, dans une vallée fertile parée de verdure, le village semble s’incliner avec recueillement devant la grandeur du Créateur, se vouant à l’adoration au cœur du silence de la nature.
Il fut fondé au début des années soixante-dix par le Cheikh Mohamed Lemine Ould Sidina, qui voyait en la brousse, avec sa pureté et son calme, un environnement idéal pour accueillir un projet éducatif et spirituel alliant science et travail, purification de l’âme et mise en valeur de la terre. Depuis ce jour, le village est devenu une lueur dans la profondeur du désert, attirant disciples, visiteurs et chercheurs de sens en quête d’une lumière qui guide au milieu du tumulte de la vie.
La voie éducative de Maaden el-Irvane repose sur la ravivation de la flamme de la foi dans les cœurs et l’approfondissement de la connaissance de Dieu, non par la seule force des mots, mais par l’effort intérieur, la constance et la présence sincère devant le Créateur. Dans les nuits comme dans les jours du village, résonne la voix du Coran provenant de poitrines habituées à la dévotion ; le rappel de Dieu s’écoule comme une brise légère touchant les âmes, tandis que les chants de l’éloge prophétique s’élèvent, empreints de nostalgie amoureuse pour le Messager de la miséricorde et de la guidance. Ainsi, dans ces heures bénies, les esprits s’éveillent, se lavent de la poussière du monde et de ses soucis, puis retournent à leur origine première : une paix qui se répand, une foi qui rayonne et une beauté qui se manifeste dans la pureté des cœurs.
En ce lieu béni, Cheikh Mohamed Lemine Ould Sidina a façonné une école éducative unique, où nul ne prévaut sur un autre si ce n’est par la piété, où la force de la foi ne se dissocie pas de la noblesse du comportement, et où l’adoration ne se sépare pas de la conduite sociale. Il enseigna à ses élèves que la sincérité est le pilier de la voie, que la justice est l’âme de la civilisation, et que servir la société est une forme d’adoration qui élève les rangs. De cette méthode solide ont émergé des hommes et des femmes qui ont porté ces valeurs dans leurs cœurs et les ont diffusées autour d’eux. Le lieu est devenu une source jaillissante de foi, un fruit de l’excellence spirituelle, qui rend à l’être humain son équilibre et sa joie, en réunissant la sérénité de l’âme et l’édification de la vie — un tableau qui captive le visiteur autant que le résident.
La lumière de Maaden el-Irvane ne s’est pas limitée au rappel spirituel et à l’éducation ; elle s’est ouverte à la modernité avec conscience et lucidité. L’enseignement contemporain y fut adopté très tôt, faisant des écoles du village une fenêtre sur le monde et un tremplin pour ses enfants vers les savoirs modernes et les outils d’avenir. Ainsi, le fils aîné du cheikh, Cheikhani, fonda l’école “Oughoul El Wahat” (Cerveaux des Oasis), qui a formé au fil des années des dizaines de bacheliers devenus aujourd’hui médecins, officiers, directeurs, enseignants-chercheurs et bien d’autres compétences dont la région regorge et dont elle est fière. Cette école, qui réduit le temps en achevant les cycles collège et lycée en deux ans au lieu de six, et qui offre un enseignement sans aucun frais pour les parents d’élèves, devient ainsi un modèle unique d’accélération et de facilitation de l’apprentissage.
Dans les champs autrefois en friche, des projets agricoles modernes ont redonné aux oasis leur éclat et contribué au développement des ressources locales, faisant du lieu un modèle pionnier en matière de mise en valeur des richesses de la terre, tout comme de celles de l’esprit.
Ainsi - grâce à cette harmonie étonnante entre la pureté de l’âme, la lumière du savoir et le sérieux du travail - Maaden el-Irvane est devenu un centre rayonnant dans la région, offrant aux gens la sérénité dont le cœur a besoin, une connaissance qui élève l’esprit et des projets de développement qui font prospérer la vie.
Ce n’est pas seulement un village, mais un message ; pas une simple étape, mais un chemin ; pas un espace d’habitation, mais une demeure spirituelle qui rappelle à l’être humain que la lumière commence en lui-même.
َAly Eleyouta

