
En achevant sa tournée dans le Hodh Ech Chargui, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a prononcé l’un de ses discours les plus fermes contre la corruption, appelant à une mobilisation générale face à un phénomène qu’il décrit comme structurel et multiforme.
Hier soir, le président a affirmé qu’« aucun développement ni aucune justice » n’est possible tant que la corruption perdure. Il a souligné que la planification, le suivi rigoureux et la lutte contre les pratiques corruptives constituent les leviers essentiels pour permettre au pays de progresser de manière significative.
S’adressant aux représentants de la moughataa de Djigueni, dernière étape de sa visite dans la région, il a averti qu’il serait réducteur de circonscrire la corruption à ses aspects administratif et financier, malgré leur importance. Selon lui, les formes les plus pernicieuses sont d’ordre social et moral, car elles constituent le terreau même de la corruption financière.
Le président a assuré que l’État assume pleinement ses responsabilités dans la lutte contre la corruption, notamment dans ses dimensions administrative et financière. Cependant, il a insisté sur le rôle essentiel des élites dans la lutte contre les autres formes de corruption, estimant que les efforts publics resteront insuffisants si les comportements et pratiques sociales déviantes ne sont pas également combattus.
Il a cité plusieurs exemples de pratiques corruptrices : fraude et non-paiement des factures dans les sociétés d’eau et d’électricité, dépôts anarchiques de déchets, empiétements sur le domaine public, appropriation tribale des pâturages et terres agricoles, abattage incontrôlé d’arbres ou encore pêche illégale compromettant l’équilibre environnemental.
Il a également dénoncé des comportements tels que le gaspillage, l’ostentation ou le manque de sens des responsabilités, qu’il attribue à une partie des élites et qu’il considère comme autant de formes de corruption.
En conclusion, le président Ghazouani a rappelé que la corruption constitue une « mosaïque complexe », un système tentaculaire qui ne peut être éradiqué qu’au prix d’une action collective, cohérente et résolue.

