Un quinquagénaire de retour sur les bancs de l’université... Leçons et enseignements / Ali Eleyouta

À une époque où l’apprentissage semble souvent réservé aux jeunes, certaines histoires personnelles viennent rappeler que l’ambition n’a pas d’âge, et que la volonté ne s’arrête pas au seuil des années. Parmi ces expériences qui méritent d’être racontées, il y a la mienne : celle d’un homme de cinquante ans qui a décidé de retourner sur les bancs de l’université après une interruption de plus de vingt ans, entamant ainsi un nouveau parcours académique pour décrocher un master en gestion de projets. Ce fut une décision loin d’être facile, mais elle traduisait une volonté ferme de relever les défis.

Atteindre la cinquantaine n’est pas simplement franchir un cap numérique ; c’est aussi porter le poids des expériences accumulées et des responsabilités familiales et professionnelles. Dans ces conditions, envisager un retour à l’université et reprendre des études supérieures peut sembler une aventure hasardeuse aux yeux de beaucoup. C’est un défi à la fois psychologique et social, souvent confronté aux regards de la société, voire aux interrogations des camarades plus jeunes. Pourtant, ma foi en ma capacité à apprendre a toujours été plus forte que toutes les appréhensions.

Cette aventure académique n’était pas un luxe ni un simple loisir. Il me fallait jongler entre les cours à l’université, la préparation des recherches scientifiques, les travaux pratiques, et mes obligations en tant que chef de famille et soutien financier, œuvrant pour subvenir aux besoins des miens et éduquer mes enfants. Ma semaine était organisée comme une véritable mécanique de précision, où chaque moment comptait entre la maison, le travail et les études.

Assister régulièrement aux cours était en soi un défi face aux contraintes professionnelles et familiales. La fatigue physique, la pression psychologique, la difficulté de s’adapter à des programmes modernes après tant d’années... autant d’obstacles qui ne furent pas aisés à surmonter. Mais cela ne suffisait pas à éteindre la flamme du rêve. J’étais conscient que chaque réussite a un prix à payer.

En dernière année, la pression s’est intensifiée avec la réalisation des recherches académiques, notamment le mémoire de fin d’études, condition essentielle pour obtenir le master en gestion de projets. Ce n’était pas un simple travail de compilation ou de synthèse de sources, mais un véritable exercice critique, méthodique et rigoureux, dans un monde saturé d’informations où il devient difficile de distinguer l’essentiel du superflu.

Le choix de cette spécialité n’était pas un hasard : il était le fruit d’une prise de conscience et d’une riche expérience de vie. J’ai opté pour la gestion de projets en raison de l’importance de ce domaine pour développer les compétences managériales, améliorer la performance au travail, et acquérir des outils modernes pour conduire des initiatives et projets de manière professionnelle et efficace. J’ai voulu faire de ce diplôme un tremplin pour valoriser mon parcours professionnel, renforcer mes compétences en gestion et en planification, et ouvrir de nouvelles perspectives aussi bien dans le monde du travail que dans la société.

Leçons et enseignements

Mon histoire résume bien des valeurs de persévérance et d’engagement, et offre des enseignements précieux à ceux qui croient que le train du savoir est déjà passé :

  • L’âge n’est pas un obstacle à l’apprentissage, mais plutôt un atout qui enrichit le parcours.
  • Il est possible de concilier études, travail et responsabilités familiales, à condition d’avoir de la discipline et une bonne gestion du temps.
  • La connaissance prend tout son sens lorsqu’elle se conjugue à l’expérience du terrain.
  • L’apprentissage continu n’est plus un choix, mais une nécessité pour suivre l’évolution rapide du monde.

En définitive, ce retour sur les bancs de l’université n’a pas été une simple quête de diplôme, mais une véritable reconquête de soi, une affirmation que la réussite ne connaît pas d’âge, mais seulement une volonté capable de tracer et d’éclairer le chemin malgré tous les défis. Et ce parcours a été couronné, grâce à Dieu, par l’obtention du master en gestion de projets avec une mention très honorable.