Le Quotidien de Nouakchott -Le président du parti Insaf, M. Sidi Ahmed Ould Mohamed, a présidé deux réunions de sensibilisation à Nouakchott avec les élus, cadres et acteurs des régions de Trarza et de Brakna.
Ces rencontres, selon les termes officiels, s’inscrivent dans le cadre des préparatifs pour la visite prochaine du président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, dans ces deux régions stratégiques. Pourtant, cette mise en scène soulève des questions sur les véritables intentions et résultats attendus.
Le président du parti a exhorté les participants à organiser un accueil chaleureux, « à la hauteur de la stature » du président et reflétant l’attachement des habitants au « projet sociétal » du chef de l’État.
Cependant, cette rhétorique largement répétée ne masque pas les frustrations profondes des populations locales, confrontées à des défis quotidiens tels que le chômage endémique, le manque d’infrastructures et des services publics insuffisants.
Promettre des « projets de développement importants » sans détails concrets ni garanties de mise en œuvre alimente davantage le scepticisme qu’il ne rassure. Les populations de Trarza et de Brakna, comme celles d’autres régions, ont entendu des promesses similaires lors de précédentes visites présidentielles, souvent suivies d’un silence assourdissant.
Ces réunions sont avant tout une démonstration de force politique, visant à aligner les élites locales derrière le parti et à donner une image d’unité. Mais cette mobilisation est-elle sincère ? Nombre de participants, élus ou notables, assistent à ces réunions par obligation, plus soucieux de préserver leurs propres intérêts que de défendre les préoccupations réelles de leurs concitoyens.
Le président du parti, en appelant à une mobilisation totale, semble davantage préoccupé par la façade médiatique de la visite que par l’impact réel sur les habitants. Où est la consultation des citoyens sur leurs priorités ? Où est l’analyse critique des besoins locaux pour orienter les projets de développement ?
Le président du parti a également insisté sur le lancement de projets liés au programme présidentiel, présenté comme un tournant pour le pays. Or, sur le terrain, les résultats peinent à convaincre. Les « classes vulnérables », souvent mises en avant, continuent de souffrir de précarité tandis que les régions comme Trarza et Brakna sont régulièrement exclues des décisions stratégiques.
Plutôt que de transformer cette visite en une opportunité de dialogue sincère avec les populations, les autorités semblent s’enfermer dans une stratégie de communication et de glorification. Les habitants de Trarza et de Brakna méritent mieux que des slogans vides et des promesses sans lendemain.
Si la visite présidentielle se limite à des cérémonies symboliques et des annonces spectaculaires, elle risque de renforcer le fossé entre les dirigeants et les citoyens, laissant une fois de plus les véritables problèmes sans réponse.
L’heure n’est plus aux spectacles politiques, mais à des actions concrètes, inclusives et transparentes pour répondre aux attentes légitimes des Mauritaniens.