Le Calame - Le pacte républicain signé entre le parti INSAF et deux formations de l’opposition (UFP et RFD) va-t-il connaître un nouveau souffle ?
C’est la question que tout le monde se pose aujourd’hui, après la réconciliation entre le président de l’UFP, Mohamed ould Maouloud, et son homologue de l’IRA, Biram Dah Abeïd. Une brouille avait, on s’en souvient, opposé les deux hommes qui avaient failli en arriver à la justice. Mais Biram Dah Abeïd s’est au final rendu au siège de l’UFP pour présenter ses excuses à son vis-à-vis et les deux hommes ont fumé le calumet de la paix.
Pour mieux asseoir cette réconciliation, le président de l’UFP s’est rendu, il y a quelques jours, au siège de l’IRA pour remercier, à son tour, son camarade retrouvé. Et au cours d’un échange d’allocutions devant la délégation de l’UFP et celle de la coalition Biram président 2024, les deux leaders se sont félicités du climat de détente et de sérénité qui a marqué leur rencontre ; « elle vient », ont-ils tenu à souligner, « sceller les retrouvailles entre les deux partis ».
Ce raccommodement, croient savoir les observateurs, devrait renforcer les liens entre les deux formations de l’opposition. On se rappelle que celle-ci s’était présentée à la dernière présidentielle en rangs dispersés, n’ayant pas réussi à se trouver un candidat unique en son sein.
Elle se retrouve aujourd’hui confrontée à un défi majeur : comment répondre au dialogue préconisé par le président de la République, lors de son discours d’investiture ? En rangs dispersés, comme lors de l’élection de Juin ? Un enjeu de taille dont le président Biram a entrouvert la porte. Pour lui, le pacte républicain signé entre les trois partis précités serait, en fait, une bonne base de discussion.
Les divergences que la signature de celui-ci avait soulevées relevaient, a-t-il dit, plus de la forme que du fond. Reste évidemment à savoir si les partis politiques de l’opposition qui disaient non concernés par ledit document sauront reconsidérer eux aussi leur position et, partant, se retrouver pour en amender divers points. Ce faisant, l’opposition économiserait évidemment du temps…
Comme tout le monde le sait, si le pouvoir et l’opposition se mettent d’accord pour convoquer le dialogue, ils travailleront à l’élaboration d’une feuille de route. Or le pacte recense, selon ses actuels signataires, l’ensemble des préoccupations du pays : unité nationale, ancrage de la démocratie, État de droit, bonne gouvernance… : des sujets repris presque intégralement dans le discours et les engagements du président de la République. D’ailleurs, les responsables de l’UFP se demandaient pourquoi l’INSAF qui a paraphé le document ne s’empresse pas de le mettre en œuvre…
En tout cas, la sortie du président Biram ne manquerait certainement pas de faire réagir la classe politique. À partir, peut-être, du constat suivant : plusieurs partis de l’opposition avaient exigé que tout dialogue ou concertation entre celle-ci et le pouvoir devait être piloté par l’Institution de l’opposition démocratique (IOD).
Serait-ce officiellement en son sein que l’UFP, le RFD et la coalition Biram 2024 tenteront de convaincre les autres de rallier le pacte en amendant certains de ses points ? Attendre et voir…
DL