
La Nouvelle Tribune - L'ambassadrice américaine a été appelée pour s'expliquer sur "la décision unilatérale du gouvernement des États-Unis d'Amérique" annoncée le 25 mai 2023. Cette décision concernait l'imposition de restrictions de visa à l'encontre du colonel Moustapha Sangaré et du major Lassine Togola, deux officiers respectés de l'armée malienne.
En réaction à la décision américaine d'imposer des restrictions de visa à deux officiers de l'armée malienne, le gouvernement du Mali a convoqué l'ambassadrice des États-Unis, Rachna Korhonen.
Cette convocation, initiée par le ministère malien des Affaires étrangères, a pour objectif de faire part des "vives protestations" du gouvernement malien face à ce qu'il qualifie de "fausses accusations" à l'encontre de la République du Mali, selon un communiqué officiel délivré par le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maiga.
Les autorités américaines les accusent d'être impliqués dans des violations des droits humains, notamment dans le massacre de Moura, qui a fait plus de 500 morts en mars 2022 selon un rapport de l'ONU.
En outre, le gouvernement malien a exprimé son mécontentement face à la forme publique et la portée du message véhiculé par le gouvernement américain.
"Au-delà de la mesure elle-même, sans fondement et injuste, [...] cela porte atteinte à la présomption d'innocence des intéressés et jette le discrédit sur l'ensemble de l'Institution militaire," a déclaré le colonel Maiga.
Le gouvernement du Mali, qualifiant le rapport de l'ONU de "biaisé" dans son approche et son contenu, a également ouvert une enquête judiciaire contre la mission d'établissement des faits de l'ONU pour "espionnage", "atteinte à la sûreté extérieure de l'État", et "complot militaire".
Par Francis Noudé

