L'Authentique - L’année scolaire 2022-2023 qui s’ouvre aujourd’hui lundi devrait être différente de toutes ses précédentes. Elle devrait être marquée par plusieurs faits ! Ce sera d’abord l’occasion d’expérimenter la nouvelle réforme de l’enseignement, décidée.
il y a quelques années. Il s’agira ainsi d’amener chaque enfant à étudier les matières scientifiques dans sa langue maternelle, « en tenant compte des contextes locaux et en respectant les exigences de cohésion sociale. » Comment se fera-ceci ?
Question et boule de neige, pour nombre d’observateurs qui continuent à se demander comment arriverait-on à enseigner dans les langues maternelles, sans « creuser davantage le fossé entre les différentes communautés ?
Par ailleurs, les pouvoirs publics, ont-ils les moyens techniques et humains de mener à terme un projet auquel les ni le corps enseignant et ni les infrastructures scolaires ne sont préparés ? Si l’on prend en compte la situation générale consacrée par "une école publique par Moughtaaa, cela ne peut pas marcher" relève un Directeur d’école qui fait constater en substance que même si l’on reservait des écoles entières à la Première année, cela ne suffirait point à accueillir tous les élèves"
Autre particularité de cette réforme, la limitation de la Première année d’enseignement à l’école publique. S’invitant en amont dans le débat qui va certainement s’ouvrir à propos, le président Mohamed O. Cheikh EL Ghazouani a déclaré mercredi que la limitation de la première année de l’enseignement fondamental à l’école publique ne signifie pas une volonté d’exclure l’enseignement privé, ajoutant que le gouvernement le considère un partenaire indispensable. élèves en première année.
Il a ajouté que la finalité de la réforme de l’institution éducative est de la rendre plus apte à ancrer dans l’esprit de nos enfants les enseignements de notre sainte religion, nos valeurs arabes et celles de la citoyenneté, l’égalité et la cohésion. Il a ensuite soutenu que « la mise en place d’un système éducatif de qualité ouvre des perspectives au génie de notre peuple, une source inépuisable » ajoutant que la réforme de l’enseignement est une condition pour la renaissance économique.
L’un des faits le plus marquant qui va consacrer l’année, reste sans nul doute, l’introduction de « l’article 65 » ! Celui-ci pote sur l’enseignement obligatoire de l’arabe, à tous les enfants dont ce n’est pas la langue maternelle comme langue de communication et langue d’enseignement.
L’article 65 dit que « l’enseignement est dispensé en langue arabe à tous les niveaux d’enseignement et de formation, que ce soit dans les établissements d’enseignement public ou dans les établissements d’enseignement privés. »Est-ce à dire que le Français et l’anglais sont supprimés ? Aucune explication n’a été donnée à propos.
Faits marquants cette nouvelle année scolaire, la généralisation de l’uniforme scolaire, le développement de l’enseignement numérique et la distribution de plus de trois millions de manuels scolaires. Tous les enfants auront ainsi la même tenue, une blouse pour les garçons et une autre pour les filles.
Et pour venir en soutien aux élèves, le ministère de l’Education a décidé de procéder à la distribution de 3 millions de manuels scolaires au cours de l’année scolaire 2022-2023. Un chiffre phénoménal et suffisant pour combler le déficit en livres chez les élèves, mais aussi et surtout, pour soulager les parents d’élèves continuellement pris à la gorge par les commerçants spéculateurs dans la vente des livres scolaires.
Le calvaire des parents appartient-il dorénavant au passé ? Attendons de voir la réaction des commerçants pour savoir ce qu’il en est ! Attendons surtout de voir comment vont réagir les foyers et autres milieux sociaux qui ne sont pas d’avis avec le gouvernement dans l’introduction de la nouvelle réforme.
Déjà, vendredi dernier, une manifestation a été organisée par un groupe de jeunes. Regroupés autour d’une organisation dénommée OLAN (Organisation pour l’officialisation des langues nationales), les manifestants ont voulu dire non à la loi d’orientation de l’éducation.
Pendant près d’une heure, ils ont fait face à la Police, brandissant des slogans demandant une nouvelle fois "l’officialisation immédiate des langues nationales" et dénonçant l’article 65 du nouveau texte qui, selon eux, "consacre l’injustice linguistique dans le pays".
L’ouverture des classes est prévue pour ce lundi. Attendons de voir ce que réserve la nouvelle année scolaire !
NH
