Mohamed El Hacen - 1960-1970: La décennie de l’invention de la RIM
Tous les attributs de l’Etat national moderne étaient inexistants ou lacunaires ce jour 28 Novembre 1960 qui sera, dorénavant, le jour de la fête nationale.
Il fallait combler les insuffisances et le plus souvent créer et inventer. Il n’y avait même pas l'embryon d’un Etat.
Paradoxalement, c'est l’autorité dirigeante et administrative, considérée alors comme le maillon faible dans la chaîne des attributs de l'Etat qui va créer pourtant de manière ex nihilo l'Etat nation mauritanien.
Sortie du néant, ou du sable des dunes, cette Mauritanie a vite émergé, mais pour des raisons que le seul Moktar Ould Daddah, après Allah, en avaient les secrets.
Le premier drapeau, bien choisi, à la couleur de notre ciel avec son croissant et son étoile, fabriqué manuellement, en exemplaire unique, a flotté pendant longtemps au dessus de la tente en tissus sous laquelle se tenaient les premiers conseils de Ministres.
Nouakchott, capitale théorique, mais abstraite, n'avait pas de murs et encore moins d'imprimerie.
Pour la petite histoire, ce drapeau a une grande histoire, que je raconterai, sans être long. Remplace par des drapeaux imprimés à l'étranger,finit par être ramassé dans la rue par une jeune Bretonne fane de la Mauritanie qui se donnait le nom de Maryvonne Mint Briand. Durant des années,il était accroché, à côté du drapeau breton sur un mur dans la chambre de la villa de son époux américain G. Taplin, Directeur au FMI, puis à leur maison à Paris. Mais il finit légitimement entre les mains de Moktar Ould Daddah, dans son exil à Nice, Mint Briand ne voulant pas garder indéfiniment, par devers elle, ce morceau du patrimoine de son pays qui n'est qu' adoptif.
Il n’y avait donc ni murs, pour recevoir SE MR le Premier président de la République et ses Ministres,ni imprimerie pour fabriquer et multiplier les drapeaux pour les joyeux fêtards et leurs honorables invités.
La débrouillardise des jeunes patriotes déterminés et volontaristes transforma le dénuement,ce jour du 28 novembre et durant les années qui suivront, en exploits glorieux,en une période de fierté.... Le dénuement n'était que dénuement de tout complexe d'infériorité.
En ce mémorable jour du 28 Novembre 1960, la musique et la poésie étaient naturellement de la partie, au rendez vous.
Comment pouvait-il en être autrement dans ce pays qui n'a été des siècles durant qu'une "civilisation-école", une école- civilisatrice" qui a nourri et sculpté l’esprit et les âmes du million d’enseignants, de poètes et de chanteurs et qui, de surcroît a inter fécondé avec le autres civilisations. Elle a aussi rayonné en Afrique, en Orient، en Arabie et partout dans le monde ?
Ce jour là nous avions sa "crème et ses dattes" : Babe ould Cheiikh Sidiya et Sidaty Ould Abba, paix à leurs âmes!
L’Erudit, le poète, et le chef spirituel, Baba Ould Cheikh Sidiya, n’a pas besoin d'être présenté. Il en est de même pour le compositeur, le premier guitariste et l'artiste à voix d’or, Sidaty Ould Abba.
Les paroles du Grand et inégalable poète, choisies pour donner à notre hymne son contenu, commencent par une invitation à la vénération d’Allah, à la marche en avant, sur une bonne voie qui répudie la dégénérescence et la gabegie.
La transfusion de mots vers une musique militaire a permis, ce faisant, ce jour glorieux à nos quelques vaillants soldats de rythmer leur marche, têtes hautes, et plus tard، à nos écoliers.
A Nouakchott,il n’y avait point d’écoliers autres que les jeunes adultes qui devaient jeter, sous la direction éclairée et déterminée du Professeur de toutes les disciplines et de l'Enseignant de tous les préceptes et de toutes les valeurs, Maître Moktar Ould Daddah, les fondations de la République Islamique de Mauritanie.
Il n’y avait de maçons pour "tenir pelles et tourelles, qu’une main éternellement propre, à dix doigts droits, Mokar ayant été son pouce, ses coéquipiers les autres doigts, pour "construire ensemble la Patrie mauritanienne."
Nous eûmes ce jour là notre drapeau et notre hymne.
C’est essentiel et c’est ce qu’il y’a de plus symbolique, mais les autres attributs d’un État fiable resteront à fabriquer.
( A suive)
Annexe
Parce que j’en parle, je saisis l'heureuse occasion de ce rappel de notre glorieuse histoire, pour solliciter, au nom des sentiments meurtris de tous les mauritaniens, orphelins de leur drapeau, couleur islam et de leur hymne, à l’âme Islamique, la réhabilitation de notre hymne et drapeau, ci-joints!
Tout le monde sait que leur prostitution a été autorisée par un complaisante et illégale consultation, le jour d’un deuil dans de villes et villages morts et que seul Aziz et ses lieutenants avaient voté pour justifier la casse du siège de notre premier parlement et lieu d’annonce par Moktar de l’événement le plus heureux de notre Histoire contemporaine, la nationalisation de Miferma et la création de la Snim dirigée par le brillant ingénieur Ismaël ould Amar.
Cette Snim qui sera pendant des décennies la source des financements des actions sociales de l’Etat mauritanien.
Et tout ce travail de destruction et de perversion n’était ( tout le monde le sait) que pour prétexter la surfacturation des travaux de casse de ses bulldozers et pour faire taire à jamais notre chambre Haute, le Sénat , LEQUEL DOIT ÊTRE, A SON TOUR, RÉHABILITÉ. Voici des réalisations qui s’offrent sur un plateau d’argent à SE le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
En effet, les réalisations de Ghazouani ne sont que celles qui seraient l’anti thèse, l’antipode du passif Azizanien et non les réalisations à la fausse manière l’Azizanie.
Les propagandistes et soutiens intelligents et sincères de Ghazouani, sortis tardivement de leur mutisme ou de leurs réserves ou de leurs tranchées de guérilleros clandestins, se trompent d’ère et confondent réalisations avec les chantiers de complaisance.
Je leur prodiguerai prochainement des conseils d’amis et d’alliés pour l’insaf de Ghazouani et de son mandat.
Mohamed ould Mohamed El Hacen
Projet Parti Mauritaniste Unitaire pour le Développement et la Démocratie Adaptée- MUDDAD-
Le 2 septembre 2022
